La rénovation, une approche globale

Rénover, une approche globale : l’isolation de l’enveloppe

Isoler veut dire améliorer "l’enveloppe" du logement. Globalement cela comprend 4 postes :

  • Isolation de la toiture ou des combles
  • Isolation des murs
  • Isolation du plancher
  • Remplacement des fenêtres

L’isolation de l’enveloppe permet d’éviter de grosses pertes de chaleur : les combles ou la toiture représentent 30 à 35% des pertes de chaleur, les murs 25 à 35%, le plancher bas 5%, les portes et fenêtres 10 à 15% pour une maison construite avant 1974.

Dans le cas d’une maison des années 90, la toiture et les murs représentent 25% chacun, les portes et fenêtres entre 9 et 12% et le plancher 15%, voire plus quand l’isolation de la toiture et des murs a été renforcée.

Une astuce abordable pour réduire les pertes par le plancher et assurer un meilleur confort est de poser un plancher bois avec une sous-couche comprenant une surface réflective, Ainsi l’on supprime la sensation de froid du sol même si une isolation en sous-face quand elle est possible reste plus performante.

Qu’est-ce qu’une isolation performante ?

On parle d’isolation performante lorsque des travaux de rénovation permettent d’atteindre un niveau de consommation énergétique équivalent à un Bâtiment Basse Consommation (BBC). plus ou moins équivalent à une étiquette énergétique B ou A de DPE.

Pour aller plus loin et rénover une maison au standard "passif", il ne faut pas se contenter des valeurs minimales demandées pour obtenir les aides. Il faut plutôt obtenir un R de 9 en toiture, un R de 5 en murs, un R de 5 en plancher et pour les fenêtres un Uw de 1.1 w/m².k maximum. On peut aussi faire le choix de menuiseries à triple vitrage (surtout coté est et nord) avec des Uw pouvant descendre à 0.8 - 0.7 w/m².k

Comment savoir si on doit ou non isoler ?

Connaître l’ancienneté du logement

Le premier indicateur est l’âge du logement.

Entre 1950 et 1974, il n’y avait pas de réglementation thermique. Les logements sont peu ou pas isolés. Un bâtiment des années 70 à 2000 aura une isolation présente mais assez faible (suite à la première réglementation thermique en 1974 qui impose une isolation en toiture).

Les réglementations RT 2005 et RT 2012 ont augmenté les exigences en termes d’isolation. Ces bâtiments seront plus performants car mieux isolés que les anciens. Des améliorations restent possibles mais le gain énergétique, et donc financier, restera en général modeste.

Se référer à l’historique des travaux

Autre question à se poser :

  • Les précédents propriétaires ont-ils fait des travaux ?
  • De quelle nature ?
  • En quelle année ?

Selon les travaux effectués, les chantiers à accomplir en priorité ne seront pas les mêmes.

Comment vous sentez-vous dans le logement ?

Fiez-vous à votre ressenti. Une maison avec des parois froides peut provoquer une sensation de froid et ce, même si le système de chauffage est bon. Cet inconfort est un premier signe pour identifier des murs mal isolés.

Jetez un œil sur les factures

Un logement mal isolé est généralement associé à des factures énergétiques élevées pour compenser l’inconfort procuré par le manque d’isolation.

Par où commencer pour réaliser une isolation performante ?

Connaître son logement

La première étape est la connaissance de votre logement. C’est-à-dire connaître la réponse aux points cités plus haut ainsi que les données techniques sur les matériaux isolants utilisés, l’épaisseur, l’ancienneté… Si vous ne le connaissez pas : faites réaliser un audit énergétique par un Bureau d’Études Thermique. La personne en charge étudiera la nature, l’épaisseur, l’ancienneté de l’isolant et toutes les améliorations qui peuvent en découler.

Attention : Dans la majorité des cas un Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) ne suffit pas.

Ce document sert à évaluer les consommations d’énergie et l’impact en termes de gaz à effet de serre. Il ne précise pas de manière détaillée l’épaisseur d’isolation, la nature de l’isolant (polystyrène, laine de verre…) ce qui est insuffisant pour établir un plan de travaux.

Prioriser les travaux

Une fois les informations réunies, vous pouvez définir un ordre de priorité dans les travaux à réaliser.

  • La toiture représente entre 30% et 35% de perte de chaleur sur une maison qui n’est pas du tout isolée. En général c’est un poste prioritaire et peu onéreux.

J’isole mes combles perdus, dois-je enlever l’ancien isolant ?

Il n’y a pas de réponse définitive à cette question. Il faut l’enlever en cas de problème d’humidité, s’il y a risque de surpoids sur le plafond ou s’il n’y a pas assez de place pour rajouter une épaisseur conséquente d’isolant par-dessus (il ne faut pas que l’isolant touche les tuiles en bas de pente).

Dans le cas d’une isolation biosourcée, il peut paraître dommage de la mélanger avec de l’ancienne laine de verre ou de roche car on perd alors le caractère recyclable. Cependant, l’enlèvement à un coût (6 à 10 € /m²), et même vieux, une fine couche d’isolant continue à apporter un petit peu d’isolation.

  • Les fenêtres  : plus onéreuses, elles offrent un ressenti de confort important (moins de sensation de courant d’air). De plus elles peuvent être réalisées sur une période de travaux courte. Dans la majorité des cas, c’est le poste que l’on traite en second.
  • Les murs peuvent être traités dans la continuité ou en parallèle des fenêtres. Le chantier est alors plus important (nécessité de ne pas être dans le logement en cas d’isolation par l’intérieur) et plus coûteux (l’isolation par l’extérieur a un coût supérieur à l’isolation par l’intérieur).

Est il préférable d’isoler mes murs par l’intérieur ou par l’extérieur ?

L’isolation par l’extérieur ne présente quasiment que des avantages techniques :

  • Nouveau parement extérieur
  • Pas de perte de surface habitable
  • Maintien de l’inertie des murs dans le volume chauffé
  • Suppression des ponts thermiques
  • Possibilité d’habiter le logement pendant les travaux)

Elle présente un inconvénient majeur :

  • Elle est plus chère.

Cependant les deux options doivent se comparer en tenant compte de l’intégralité des coûts :

  • Ravalement en cas d’isolation intérieure
  • Modification des réseaux d’eau, d’électricité et de chauffage
  • Nécessité initiale de faire des travaux d’embellissement intérieur…
  • Le plancher est traité en dernier car il représente environ 5% des pertes de chaleur. Il s’agit plus de confort. Un sol froid donnera une sensation d’inconfort au niveau des pieds.

Cette situation engendre souvent des surconsommations car même si la température dans le logement est agréable à 20, 21°C, la température ressentie par le corps sera plus faible. On va donc augmenter le chauffage pour couper cette sensation d’inconfort et augmenter ses consommations d’énergie.

Quel est le meilleur isolant ?

La performance d’une isolation est représentée par sa résistance thermique notée R. Elle est le rapport entre l’épaisseur et la conductivité thermique, qui est propre à chaque matériau. À épaisseur égale, un isolant ayant une plus petite conductivité sera plus efficace. À l’inverse, on peut atteindre une performance R donnée avec n’importe quel isolant, avec des épaisseurs légèrement différentes.

D’autres aspects sont à prendre en compte pour trouver le meilleur choix adapté à chaque problématique. C’est notamment le cas pour :

  • le comportement à la vapeur d’eau
  • la résistance au feu
  • la rigidité
  • la participation au confort d’été
  • l’aspect environnemental

Pour quel budget ?

Selon les postes de travaux, les budgets varient :

  • Une isolation de la toiture via les combles perdus coûte environ 20 à 25€ / m² (pour de la laine de verre ou de la ouate de cellulose). Sur une maison de 100m² on va se situer entre 2 500 € et 3 000 €.
  • Les fenêtres coûtent entre 250 et 300 € du m² de fenêtre. Sur une maison classique avec 10 fenêtres le budget est de l’ordre de 8 à 10 000€.
  • L’isolation des murs s’élève à 110 – 130 € / m² si on choisit de le réaliser par l’extérieur (ce que nous recommandons pour ne pas perdre de surface habitable et couper les ponts thermiques c’est-à-dire les jonctions entre les murs et les planchers). Ce poste de travaux représente entre 10 et 15 000€.

Au total une rénovation globale se chiffre à 30 ou 40 000€ (selon les postes de travaux). Ensuite, il est nécessaire de prendre en compte les systèmes de chauffage.

Selon une enquête nationale « TREMI » (Travaux de Rénovation Énergétique des Maisons Individuelles) lancée par l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie) : en 2017, 5% des ménages français se sont lancés dans une rénovation BBC (en gagnant au moins deux étiquettes énergie).

Le coût moyen de ces travaux s’élève à 25 900 €. Toutefois la majorité des ménages français réalisant des travaux de rénovation (75% des maisons individuelles rénovées entre 2014 et 2016) ne gagnent aucune classe énergétique. Ces travaux coûtent en moyenne 9 700 € pour des rénovations plus esthétiques que performantes.

Quelles aides financières ?

Les aides varient selon la situation financière du foyer, par exemple :

  • Une personne éligible aux aides de l’ANAH (personnes dont le revenu fiscal de référence se situe en dessous d’un certain seuil) va pouvoir réaliser de nombreux travaux pour un budget raisonnable.

Concrètement, sur un budget de 30 000 €, on peut arriver à un reste à charge entre 5 000 € et 8 000 € avec les aides de l’ANAH, comme .MaPrimeRénov. et les aides de la Région Occitanie. Ce qui représente un coût divisé par 5 ou 6.

  • Pour une personne disposant de ressources au-dessus des plafonds ANAH, les aides financières seront moins conséquentes.

Sur un budget de 30 000 €, MaPrimeRénov représentera un peu moins de 5 000 €. Il y a également les Certificat d’Économie d’Énergie (CEE) qui peuvent représenter aux alentours de 2 000 € pour les postes d’isolation. Il restera environ 25 000 € à charge. Toutefois ce montant est donné à titre indicatif.

En savoir plus

Afin de connaitre les aides financières auxquelles vous êtes éligible pour votre projet de rénovation :

Contacter un conseiller Rénov’Occitanie

En savoir plus

  • Consultez les ressources de l’ALEC Montpellier Métropole